Télécharger2 L’Atlantique du Nord-Est

Région I – Eaux arctiques

De grandes parties de la Région I sont prisonnières des glaces de manière permanente mais cette même région est réchauffée par le courant de l’Atlantique Nord et une grande partie de la mer est libre de glace en été. À l’est, les eaux salées atlantiques sont adoucies en se mélangeant au courant côtier norvégien qui se déplace vers le nord et transporte des eaux plus douces provenant de la mer Baltique et de la mer du Nord. En hiver, les eaux de surface de la mer du Groenland et de la mer d’Islande deviennent plus denses et coulent vers le fond, ce qui se traduit par le rafraîchissement des eaux de surface et le dégagement de vapeur d’eau dans l’atmosphère.

Au printemps, la fonte saisonnière de la banquise a un impact écologique considérable sur la Région. Juste après cette fonte, la productivité primaire explose, phénomène qui se répercute, souvent grâce à la chaîne alimentaire courte, dans les niveaux trophiques plus élevés dont dépendent, à leur tour, des stocks importants de poissons, de mammifères marins et d’oiseaux de mer. Les écosystèmes se caractérisent par une grande variabilité naturelle associée au recrutement très variable des stocks halieutiques et à d’importantes interactions biologiques dans des chaînes alimentaires simples. Ils comportent de nombreuses espèces proches des limites de leur aire de distribution.

La Région I comprend la transition biogéographique entre la zone boréale et la zone arctique proprement dite, qui en certains endroits est très abrupte et comporte un front polaire distinct. La partie sud de la Région I héberge certaines des plus importantes pêcheries du monde (hareng de l’Atlantique, capelan, cabillaud) ainsi que des populations importantes de mammifères marins (baleines et phoques) et d’oiseaux de mer, notamment des alcidés et des guillemots. L’Arctique fait vivre de nombreuses espèces endémiques et c’est dans la Région I que se trouve la totalité de la population européenne d’ours polaires, de narvals, de morses et de bélougas. D’autres caractéristiques notables sont les suintements froids (zones du plancher océanique dans lesquelles de l’hydrogène sulfuré, du méthane et d’autres hydrocarbures libérés par le sol marin font vivre des espèces endémiques), ainsi qu’un grand nombre de récifs étendus de coraux d’eau froide et de nombreux agrégats d’éponges d’eau froide. Au sud, la dorsale Groenland-Écosse constitue une importante limite biogéographique pour le benthos d’eaux profondes et établit une barrière entre les espèces d’eau chaude et celles d’eau froide.