Télécharger6 Substances radioactives

De quels problèmes s’agit-il?

Les substances radioactives affectent les organismes vivants

La radioactivité est associée à l’énergie libérée par les radiations émises par les radionucléides. Les rayonnements ionisants se produisent sous forme de radiations électromagnétiques (rayons γ), de particules α et de particules β. L’irradiation peut avoir des effets génétiques et cancérigènes sur les organismes vivants et leur reproduction. Elle peut donc potentiellement avoir des effets négatifs sur les organismes marins au niveau de la population et affecter la santé de l’homme par la consommation de produits de la mer. Le danger potentiel des radiations dépend des caractéristiques des radionucléides, de la quantité d’énergie de radiation absorbée par les organismes marins (c’est-à-dire la dose) et de la voie de pénétration à laquelle ils sont exposés: les rayons γ et les particules β peuvent traverser la peau, contrairement aux particules α. Ces dernières sont particulièrement dangereuses si elles sont ingérées ou inhalées.

Le secteur nucléaire (lié à la production d’électricité) et le secteur non nucléaire (principalement l’industrie pétrolière et gazière offshore et le secteur médical) sont les principales sources de rejet de substances radioactives dans la zone OSPAR.

Le secteur nucléaire est la principale source de radionucléides artificiels

Le nombre d’installations nucléaires dans les pays OSPAR rejetant des radionucléides directement ou indirectement dans la zone OSPAR a été stable au cours des dix dernières années. En 2007, les 92 installations nucléaires en exploitation et en cours de démantèlement dans la zone OSPAR se composaient de: centrales nucléaires, qui utilisent la chaleur dégagée lors des réactions nucléaires et la convertissent en électricité; les usines de fabrication de combustible nucléaire et les usines d’enrichissement, qui fournissent du combustible d’uranium pour les centrales nucléaires; les usines de retraitement de combustible nucléaire, qui recyclent le combustible nucléaire usé pour récupérer l’uranium et le plutonium; et les installations de recherche et de développement portant sur tous les aspects du secteur nucléaire Figure 6.1.

Les usines de retraitement et les usines de fabrication de combustible nucléaire et d’enrichissement sont responsables de 98% des rejets de radionucléides provenant du secteur nucléaire. Les radionucléides suivants sont utilisés comme indicateurs des rejets provenant de ce secteur: césium-137 (137Cs), technétium-99 (99Tc), plutonium-239 (239Pu), plutonium-240 (240Pu) et tritium (3H) Tableau 6.1. Les apports de radionucléides dans la mer sont liés aux rejets liquides et, dans une moindre mesure, aux déchets solides et aux émissions atmosphériques.

Les activités pétrolières et gazières offshore rejettent des radionucléides naturels

L’industrie pétrolière et gazière offshore est le plus grand contributeur du secteur non nucléaire aux rejets de substances radioactives dans le milieu marin. Presque tous les radionucléides rejetés par ce secteur proviennent de l’eau de production (eau extraite du gisement en même temps que le pétrole et le gaz) et du détartrage des canalisations. Une source moins importante est l’utilisation de substances radioactives (par exemple le tritium) comme marqueurs. Les radionucléides présents à l’état naturel dans l’eau de production incluent le plomb-210 (210Pb), le polonium-210 (210Po) et le radium-226 et -228 (226Ra et 228Ra).

D’autres sources non nucléaires sont mineures

La source principale de rejets radioactifs provenant du secteur médical est l’utilisation de l’iode-131 radioactif (131I) dans le traitement des maladies de la thyroïde Tableau 6.1. Cependant, la demi-vie courte de 131I et ses rejets par les eaux usées impliquent que seuls des apports de 131I d’un niveau négligeable pénètrent dans le milieu marin.

Jusqu’au début des années 1990, les résidus provenant de l’industrie des engrais phosphatés représentaient une source importante de radionucléides naturels dans le milieu marin. Tous les rejets provenant de cette industrie ont cessé à partir de 2005, à la suite de la fermeture d’usines et d’un meilleur retraitement qui évite les rejets d’exploitation. Néanmoins les rejets antérieurs contribuent encore aux teneurs dans l’environnement et aux doses de radiation.

Figure 6.1 Installations nucléaires dans les pays OSPAR...

Tableau 6.1

Radionucléides utilisés comme indicateurs des rejets radioactifs...