Télécharger6 Substances radioactives

Dans quelle mesure l’état de santé général est-il affecté?

Les teneurs environnementales de certains radionucléides provenant du secteur nucléaire ont baissé

Afin d’évaluer les progrès effectués pour atteindre l’objectif d’OSPAR sur les teneurs en substances radioactives dans le milieu marin, la zone maritime OSPAR a été sousdivisée en quinze zones de surveillance, en tenant compte de la circulation océanique, de l’emplacement des sources nucléaires et des zones d’impact potentiel. Pour chacune de ces quinze zones, lorsque les données sont disponibles, on a comparé les teneurs moyennes des radionucléides indicateurs liées aux rejets provenant du secteur nucléaire dans l’eau de mer, les algues, les mollusques et les poissons entre 2002 et 2006 Tableau 6.1 avec les teneurs moyennes durant la période de référence 1995–2001 Figure 6.5. Peu de données sont disponibles sur les teneurs en radionucléides naturels déterminés par OSPAR comme indicateurs des rejets provenant de l’industrie pétrolière et gazière offshore Tableau 6.1 ainsi que sur les teneurs en 210Po (demi-vie 138,4 jours), radionucléide naturel et émetteur des particules α qui contribue considérablement à la dose totale reçue par l’homme et les organismes marins.

Il n’a pas toujours été possible de comparer les teneurs moyennes de 2002 à 2006 avec les teneurs correspondantes pour la période de référence (1995–2001) ou d’entreprendre des analyses statistiques. Ceci était dû à l’absence de données ou du fait que trop de valeurs étaient inférieures à la limite de détection Figure 6.5-A. Dans certains cas, un seul des deux tests statistiques appliqués a prouvé un changement significatif. Sur les 24 cas où les deux tests statistiques ont donné des preuves solides pour un changement entre la période de référence et la période d'évaluation, le changement a été une réduction dans tous les cas sauf un (137Cs dans le poisson dans le Kattegat).

La baisse des teneurs moyennes en 137Cs est statistiquement significative par rapport à la période de référence dans l’eau de mer, les algues, les mollusques et le poisson dans de nombreuses zones de surveillance des Régions II et III Figure 6.5-A. Les modifications statistiquement significatives des teneurs des radionucléides indicateurs autres que le 137Cs varient dans les quinze zones de surveillance, en particulier dans l’eau de mer. Les modifications des teneurs moyennes des radionucléides autres que le 137Cs dans les algues, les mollusques et le poisson se comportent de manière plus cohérente, des diminutions par rapport à la période de référence étant relevées dans un certain nombre de zones de surveillance des Régions II et III. Ceci est particulièrement évident dans certaines parties de la Manche (zone de surveillance 2) et la mer d’Irlande et les eaux écossaises (zones de surveillance 4 et 7), car les rejets de La Hague (France) et de Sellafield (UK) ont diminué. Les rejets plus élevés de 99Tc provenant de Sellafield, au milieu et à la fin des années 1990, se retrouvent clairement dans les pics de ce radionucléide dans les algues (zones de surveillance 4 et 7) Figure 6.5-B. Cependant, certaines zones de surveillance des Régions I et II possèdent encore des teneurs élevées en radionucléides car les eaux de la mer Baltique qui s’y écoulent sont contaminées par des radionucléides provenant de l’accident de Tchernobyl de 1986 Figure 6.6 ou en raison de la remobilisation des radionucléides dans les sédiments de la mer d’Irlande provenant de rejets antérieurs et de leur transport par les courants océaniques dominants. Les teneurs dans les zones de surveillance de la Région I restent dans l’ensemble inchangées car les teneurs dans l’eau et le milieu vivant sont très faibles. Compte tenu du nombre faible de données pour la Région IV, peu de changements statistiques peuvent être déterminés. Il n'existe pas de données de surveillance pour la Région V.

Les teneurs élevées en radionucléides naturels sont difficiles à détecter

Les teneurs en radionucléides naturels dans l’eau de mer ou dans les organismes marins représentent les teneurs environnementales totales, c’est-à-dire aussi bien les teneurs ambiantes que toute contribution de l’industrie pétrolière et gazière offshore. OSPAR n’a pas évalué les tendances des teneurs en radionucléides naturels associées aux rejets provenant de l’industrie pétrolière et gazière offshore car les données disponibles sont limitées. Les teneurs en radionucléides provenant de sources naturelles varient considérablement au sein de la zone OSPAR. Il est donc difficile de détecter des niveaux élevés provenant des activités pétrolières et gazières offshore. Il convient de poursuivre les travaux afin d’améliorer la disponibilité des données et d’évaluer l’importance des radionucléides naturels rejetés par l’industrie pétrolière et gazière offshore.

Les doses reçues par l’homme sont bien en dessous des limites de dose acceptées au niveau international

Les doses reçues par l’homme par la consommation de produits de la mer ont été calculées de deux manières, soit à partir des teneurs en radionucléides dans les produits de la mer notifiées, soit en modélisant l’absorption possible par les produits de la mer de radionucléides analysés dans l’eau de mer. Les doses estimées reçues par l’homme en provenance des radionucléides associés au secteur nucléaire ont des valeurs très diverses Tableau 6.2, mais elles se situent bien en dessous de la limite de dose internationale actuelle de 1000 µSv/an déterminée par l’AIEA et l’UE pour le public et provenant de toutes les activités impliquant des matières radioactives. Le 137Cs et le 239,240Pu représentent la plus grande partie de la dose totale provenant des rejets du secteur nucléaire. À titre comparatif, les doses issues des radionucléides naturels (par exemple le 210Po) peuvent être jusqu’à mille fois plus élevées que celles dues au 137Cs et au 239,240Pu. Les doses calculées pour les radionucléides naturels comprennent les teneurs naturelles ambiantes et ne doivent pas être considérées comme étant uniquement dues à l’industrie pétrolière et gazière.

Des impacts sur le milieu vivant sont peu probables

OSPAR a étudié les connaissances disponibles sur l’impact environnemental de la radioactivité sur la vie marine et sa pertinence pour la zone OSPAR. Un projet de l’UE a récemment proposé une méthode – ERICA (Risque environnemental des contaminants ionisants: évaluation et gestion) – pour évaluer et gérer les risques environnementaux que présentent les substances radioactives. La méthodologie d’évaluation des risques ERICA détermine une valeur de filtrage de 10 µGy/h, afin de caractériser les risques potentiels pour la structure et le fonctionnement des écosystèmes marins. Il s’agit du niveau le plus bas auquel les effets peuvent se produire à l’échelle des écosystèmes, selon la perception scientifique actuelle. Les doses reçues par le milieu vivant marin, calculées à partir des données disponibles, sont inférieures à cette valeur de filtrage. Dans la zone OSPAR, on relève les doses reçues par le milieu marin les plus élevées en mer d’Irlande près de Sellafield (zone de surveillance 6). Les doses les plus faibles se trouvent dans les zones de surveillance 9 à 15 Figure 6.7.

Figure 6.5 A: Récapitulatif des tests statistiques...
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Figure 6.6 Répartition des teneurs en 137Cs...

Tableau 6.2

Doses maximales estimées reçues par l’homme...

Figure 6.7 Dose totale maximale reçue par les algues, le crabe et la plie...