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Industrie pétrolière et gazière
offshore

Dans quelle mesure l’état de santé général est-il affecté?

Les zones affectées par les déblais de forages contaminés ont diminué

D’après les données collectées, les conditions environnementales autour de nombreuses installations se sont améliorées, en particulier dans la Région II. Cette Région a subi des impacts importants, mais très localisés, dans les années 1980 et 1990. À la suite de restrictions supplémentaires de l’utilisation et des rejets de fluides de forage à phase organique, en 2001, la surveillance de plateformes au Danemark, en Norvège, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni a révélé une réduction significative des teneurs en hydrocarbures dans les sédiments et le début du rétablissement de la faune benthique.

Le gisement d’Ekofisk dans le secteur norvégien est un exemple de site de production arrivé à maturité qui est en opération depuis le début des années 1970. Les rejets ont diminué et les teneurs en hydrocarbures et en baryum (de la barite) dans les sédiments sont en baisse, grâce aux restrictions de l’utilisation et des rejets de fluides de forage à base d’huiles et au récent déclin des activités pétrolières et gazières dans ce site. Ceci a entraîné un net rétablissement des communautés d’animaux vivant dans les sédiments. La zone perturbée a diminué de 85% entre 1996 et 2005, sa superficie étant à présent inférieure à 20 km2. En revanche, les zones touchées par les hydrocarbures et le sulfate de baryum et dont la faune benthique est perturbée continuent à s’étendre dans les sites possédant une production pétrolière et gazière plus récente.

Les zones contaminées par les déblais de forage ont également diminué, en raison de l’érosion naturelle et du fait que le taux de lixiviation des hydrocarbures est maintenant plus bas que lors du dépôt des déblais. La libération éventuelle d’hydrocarbures et de produits chimiques par les piles de vieux déblais perturbées ne semble pas avoir un impact plus important sur l’environnement.

La surveillance de la colonne d’eau révèle surtout des réactions biologiques faibles

La surveillance de la colonne d’eau , afin de déterminer les effets possibles des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), et autres produits chimiques tels que les alkylphénols, rejetés avec l’eau de production, a une portée limitée dans la zone OSPAR.

La surveillance dans le secteur des Pays-Bas révèle que la moule commune en cage accumule le HAP naphtalène jusqu’à 1000 m d’une plateforme. La surveillance de la colonne d’eau dans le secteur norvégien a débuté en 1999 et a révélé que la moule commune en cage exposée aux rejets d’eau de production accumule les HAP présents dans l’eau de mer des alentours. Ces teneurs diminuent en s’éloignant du point de rejet. Les réactions biologiques de la moule en cage présentent des gradients qui sont en corrélation avec les teneurs en contaminants.

Les teneurs en HAP et en alkylphénols et les réactions biologiques analysées dans le poisson sauvage, tel que le cabillaud et l’églefin, capturé à proximité des installations offshore dans les eaux norvégiennes en 2002 et 2005, révèlent des tendances mixtes, les teneurs n’ayant pas augmenté mais certaines réponses biologiques élevées suggérant une exposition antérieure.

L’interprétation des résultats de la surveillance de la colonne d’eau est complexe, en particulier dans le cas du poisson sauvage pour lequel il n’est pas possible d’établir de lien entre les réactions biologiques observées et une source d’exposition spécifique. Le peu de données de surveillance disponibles ne permet pas encore de tirer des conclusions sur l’importance des réponses biologiques observée pour les organismes et les écosystèmes marins.

Le rétablissement à la suite d’impacts physiques risque d’être plus long pour les espèces sensibles

L’implantation initiale de structures telles que des plateformes ou des pipelines peut causer des impacts physiques temporaires. Ceux-ci sont plus importants que les impacts à long terme de la structure. Les perturbations causées lors de l’excavation et/ou de l’enfouissement des pipelines sont plus importantes que lors de la pose de pipelines sur le fond marin. Des impacts temporaires se présentent habituellement à une distance de 5 à 10 m du pipeline, bien qu’ils dépendent de la taille du pipeline, du type de sédiment et de la méthode d’excavation.

L’implantation de substrats durs tels que des pipelines, des embases de plateforme et des systèmes de production sous-marins dans des zones à sédiment meuble, peut permettre d’héberger des poissons et autres organismes marins mobiles, tout en modifiant les communautés benthiques en constituant ainsi des zones pour l’établissement de communautés de substrat dur.

Les impacts environnementaux potentiels varient dans la zone OSPAR, selon la topographie du fond, la géologie, le mouvement de l’eau et la biologie qui peuvent être divers. Le rétablissement risque d’être plus long pour les espèces sensibles et dans les eaux plus profondes et plus froides. La faune des fonds meubles peut se recoloniser en un ou deux ans, en particulier dans les eaux peu profondes dont le fond est sablonneux/vaseux.