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Exploitation des ressources
marines vivantes

Chasse aux mammifères marins

Seuls les pays OSPAR septentrionaux (Norvège, Islande, îles Féroé, Groenland) et la Fédération de Russie pratiquent la chasse aux mammifères marins, qui fait l’objet de mesures de gestion et de surveillance. Rien ne permet d’affirmer que ces activités posent de sérieux problèmes environnementaux si elles sont pratiquées correctement dans le cadre des plans de gestion pertinents.

La chasse de subsistance ainsi que la chasse commerciale à la baleine et au phoque sont pratiquées de longue date dans la zone OSPAR, en particulier dans la Région I. La chasse à la baleine franche boréale et à la baleine franche noire, au XVIIe siècle, a presque épuisé leur population, seules quelques baleines franches boréales étant maintenant présentes à l’est du cap Farewell au Groenland. La chasse moderne à la baleine, qui a débuté au large des côtes septentrionales de la Norvège dans les années 1860 et qui ciblait les rorquals communs se déplaçant rapidement, avait pour objectif de débarquer des animaux morts pour la transformation. Cette industrie a décliné au début du XXe siècle car les stocks de grandes baleines, de baleine bleue en particulier, étaient épuisés dans la zone OSPAR; cette activité s’est donc reportée sur l’hémisphère Sud.

La gestion tend vers un rendement durable

De nos jours, la chasse aux mammifères marins dans l’Atlantique du Nord-Est se limite à la participation de la Norvège, de l’Islande, des îles Féroé, du Groenland et de la Fédération de Russie. Des programmes nationaux de surveillance sont en place pour la plupart des populations soumises à cette chasse. Les résultats obtenus par ces programmes sont étudiés par des organes internationaux qui recommandent des quotas et des mesures de gestion pertinents: la Commission baleinière internationale (CBI) pour les grandes baleines, la Commission pour les mammifères marins de l’Atlantique Nord (CMMAN) pour les cétacés et les phoques et le CIEM pour les espèces de phoques se reproduisant sur la glace, le phoque du Groenland et le phoque à capuchon. Actuellement, toute chasse commerciale aux mammifères marins dans la zone OSPAR fait l’objet d’un programme de gestion qui a pour objectif la durabilité et le faible risque d’épuisement des populations. Les espèces pour lesquelles aucun quota n’a été fixé sont des espèces protégées. On ne considère donc pas que les pratiques actuelles de chasse présentent une menace pour les populations de mammifères marins dans la zone, mais des problèmes environnementaux tels que les captures accessoires dans les engins de pêche, la pollution et la disparition d’habitats peuvent présenter un défi pour la gestion future.

Le quota de la chasse commerciale au phoque est respecté

La Norvège et la Fédération de Russie participent à la chasse commerciale au phoque dans la zone Jan Mayen de la mer du Groenland (le Glacier Ouest) et dans la partie sud-est de la mer de Barents (le Glacier Est), y compris la mer Blanche. Ces zones jouent un rôle important dans le cycle annuel de reproduction et de mue du phoque du Groenland (dans les deux zones) et du phoque à capuchon (Glacier Ouest seulement). Les stocks font l’objet de programmes de surveillance et les quotas de capture recommandés se fondent sur les conseils du CIEM. Le stock de phoque du Groenland est en train d’augmenter actuellement dans le Glacier Ouest, alors que la production de jeunes phoques à capuchon du Glacier Est diminue depuis 2003. Les captures réelles dans ces stocks au cours des dernières années représentent entre 3% et 7% seulement des quotas recommandés, ce qui indique un intérêt moindre. Le stock de phoque à capuchon du Glacier Ouest continue à décliner depuis la Deuxième Guerre Mondiale et depuis 2007 le quota est nul pour les captures commerciales de cette espèce. Un petit nombre d’entre eux ont été capturés à des fins scientifiques. Le phoque veau-marin et le phoque gris sont exploités sur les côtes de Norvège et d’Islande (Régions I et II) par des chasseurs locaux. En Norvège, les quotas sont fixés par les autorités nationales et correspondent habituellement à 5% de l’abondance actuelle estimée.

La chasse commerciale à la baleine est gérée avec soin

La Norvège et l’Islande chassent le petit rorqual et le rorqual commun depuis des dizaines d’années dans les Régions I et II. Une période d’intenses activités de recherche a fait suite à l’introduction, par la CBI, d’un moratoire (quota zéro de capture) sur toute chasse commerciale à la baleine après 1985, afin de développer des procédures de gestion et des programmes de surveillance dans le but de créer une base commune pour les décisions de gestion. Le Comité scientifique de la CBI a développé une Procédure de gestion révisée (PGR) conçue pour équilibrer le rendement à long terme et un risque acceptable d’épuisement conjugués à un niveau de protection au-dessous duquel tous les quotas sont fixés à zéro. La PGR a été mise en œuvre pour le petit rorqual de l’Atlantique Nord et appliquée pour le calcul des quotas depuis que la chasse au petit rorqual a été reprise par la Norvège en 1994 et l’Islande en 2006. Un programme d’étude permet de s’assurer que des études partielles sur une période de six ans couvrent l’Atlantique du Nord-Est et fournissent des estimations de l’abondance du petit rorqual pouvant être utilisées régulièrement dans la détermination de quotas de captures de la PGR. L’estimation la plus récente de l’abondance (période d’étude 2002–2007) dans les zones de chasse de la Norvège est de 108 000 petits rorquals, ce qui correspond aux estimations précédentes (1995: 118 000; 1996–2001: 107 000). Le quota de capture de la PGR est fixé à 885 petits rorquals pour 2009. L’Islande a fixé un quota annuel de capture de 150 pour le rorqual commun entre 2009 et 2013.

Chasse locale au Groenland et dans les îles Féroé

Dans certaines parties de la zone OSPAR, une chasse traditionnelle locale est pratiquée, en plus des activités de chasse commerciales décrites ci-avant. Ceci est particulièrement important au large du Groenland oriental où se pratique une chasse de subsistance du phoque annelé, du phoque du Groenland, du phoque barbu, du morse et de petits cétacés. Les captures et les espèces sont surveillées et les petits rorquals sont gérés dans le cadre du programme de subsistance aborigène de la CBI. La chasse traditionnelle au rabattage du globicéphale noir est pratiquée depuis des siècles dans les îles Féroé, les captures annuelles ayant été enregistrées depuis 1600 environ. Les îles Féroé se situent dans la partie septentrionale de l’aire de distribution du globicéphale noir et les statistiques correspondant aux captures indiquent de grandes fluctuations de sa disponibilité, la moyenne annuelle sur le long terme des captures s’élevant à environ 900 individus. Une meilleure évaluation du stock de globicéphale de l’Atlantique du Nord-Est fait état de 778 000 individus et se fonde sur les données d’études remontant aux années 1990.