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Autres usages et impacts de
l’homme

Récifs artificiels

Les impacts environnementaux des récifs artificiels devraient se maintenir au niveau local dans la mesure où les lignes directrices OSPAR pertinentes sont respectées.

La zone OSPAR possède environ 50 récifs artificiels. Ils sont répartis dans divers sites des Régions I à IV, la Région V n’en possédant aucun. La plupart d’entre eux ont été créés aux cours des vingt dernières années, ils sont spécialement conçus et construits en béton. Leur but couvre l’amélioration des ressources marines, la compensation et la protection contre la perte d’habitat et la fourniture de sites de plongée sous-marine de loisir. Les effets sur la biodiversité en général ne sont pas clairs et les opinions divergent quant à savoir si les récifs artificiels augmentent la productivité des espèces halieutiques ou permettent de les concentrer. Ils peuvent avoir des impacts localisés sur le milieu marin. Il s’agit par exemple de la modification des vagues et des courants et du déplacement et de la modification des communautés biologiques. La surveillance confirme que les impacts environnementaux à proximité des récifs artificiels sont locaux et d’une intensité limitée.

Encadré 9.6 Récif artificiel de Sancti Petri, golfe de Cadix (Espagne)

Le récif artificiel de Sancti Petri est situé au large de la côte de Cadix entre 15 et 40 m de profondeur (voir la carte). Cette zone attire une grande activité de pêche artisanale. Le ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation d’Espagne a commencé, en 2000, à développer un récif afin de protéger les populations halieutiques contre les activités illicites des chalutiers de fond, permettant ainsi de réduire la pression liée aux captures, d’éviter les dégâts subis par les engins de pêche artisanale et les conflits sociaux. Ce récif a été terminé en 2005.

Le complexe consiste en trois zones de récif, chacune comportant trois structures jouant le rôle de barrière, placées perpendiculairement à l’itinéraire préféré des chalutiers. Les barrières sont séparées par un mille marin de zone libre. Il s’agit de structures rectangulaires mesurant entre 2 et 4 km de longueur et 200 m de largeur, constituées d’unités modulaires (voir la photo).

Chaque unité de récif artificiel consiste en un cylindre de béton armé de 5,5 tonnes reposant sur une embase de 3 m pour éviter qu’il ne s’enfonce dans les fonds marins. Les unités sont habituellement placées tous les 75 à 200 m pour constituer des barrières. Au total, 569 unités ont été implantées, créant ainsi un récif de 2845 m2 au sein d’une zone protégée d’une superficie totale de 4818 ha.

La performance du récif est surveillée de plusieurs manières. Tous les deux ans, une étude structurelle et fonctionnelle est effectuée grâce à un sonar latéral. De plus, les captures de la pêche artisanale sont réglementées et les pêcheurs sont consultés grâce à des sondages d’opinion. Les résultats révèlent une diminution spectaculaire des activités illicites de chalutage et une augmentation des captures artisanales.

L’étendue spatiale limitée du récif et sa stabilité physique et chimique inhérente signifient qu’aucun impact important n’a été relevé. Les tramails s’enchevêtrent de temps en temps sans pour cela poser un risque de « pêche fantôme ».

La conception des récifs artificiels, le choix du matériau utilisé et leur emplacement dans la zone OSPAR sont, pour la plupart, assujettis à des autorisations nationales, appuyées par des EIE. OSPAR a élaboré des lignes directrices pour les récifs artificiels conçus spécialement pour la protection, la régénération, la concentration et/ou l’augmentation de la production des ressources marines vivantes. Elles reconnaissent la possibilité d’impacts négatifs à l’échelle locale. Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et la Convention de Londres ont préparé des lignes directrices englobant les récifs artificiels dont la construction est destinée à des fins plus diverses.

On ne prévoit pas que le développement de récifs artificiels ait des effets négatifs importants sur la zone OSPAR car la plupart de leurs impacts sont relativement locaux, et dans la mesure où leur nombre n’augmente pas substantiellement et que les lignes directrices d’OSPAR, du PNUE et de la Convention de Londres sont respectées. La surveillance de l’étendue de cette activité permettra cependant de mieux étudier ses impacts. OSPAR devra créer un inventaire des récifs artificiels pour faciliter cette démarche.