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Autres usages et impacts de
l’homme

Bruit sous-marin

On pense que le niveau du bruit sous-marin augmente à l’échelle internationale. Les Régions II et III semblent être les plus affectées par les activités humaines qui génèrent du bruit et il y a des signes indiquant des effets sur la vie marine. Le niveau du bruit dans les Régions II et III risque d’augmenter. Les Parties contractantes OSPAR devront coopérer pour surveiller et étudier ces effets et élaborer des orientations sur les options d’atténuation du bruit et de ses effets.

Pour les mammifères marins, de nombreuses espèces de poisson et peut-être même certains invertébrés, le son est un moyen de communication, de prospection aux fins de l’accouplement et de l’alimentation, et de détection des prédateurs et des dangers ainsi que de navigation. De nombreuses activités humaines décrites dans les sections précédentes produisent des sons et contribuent au niveau sonore ambiant dans la mer. Il s’agit par exemple des travaux de construction offshore, de l’extraction du sable et du gravier, du forage, de la navigation, de l’utilisation de sonars, d’explosions sous-marines, d’études sismiques, de dispositifs de harcèlement acoustique et de répulsifs (pingers).

Les sons sous-marins d’origine anthropique peuvent potentiellement masquer les signaux biologiques, entraîner des réactions comportementales et des effets physiologiques et blesser ou tuer des organismes marins. Les impacts dépendent aussi bien de la nature du son que de la sensibilité acoustique de l’organisme. Il est difficile de quantifier l’étendue et la portée des impacts à cause de la grande variabilité des caractéristiques des sons, de la sensibilité des espèces et de l’échelle des activités engendrant du bruit. Le bruit ambiant ou de fond ne dépend pas de la distance et reste stable quelle que soit la position. La perception des sources de bruit localisées diminue lorsque leur distance augmente, pour finalement se confondre avec le bruit ambiant Figure 9.13. Dans l’ensemble les données sur tous ces aspects sont rares. Il est cependant important de considérer pleinement les effets du niveau plus élevé du bruit sous-marin car la concentration des activités humaines dans certaines parties de la zone OSPAR, en particulier dans les Régions II et III, est relativement intense et risque d’augmenter. Des études montrent que le bruit affecte les organismes marins mais on manque, pour l’heure, de connaissances sur les effets spécifiques et les effets cumulatifs possibles. Il est donc difficile de comprendre les rapports entre les doses et les réactions.

OSPAR s’efforce, avec d’autres organisations internationales (par exemple l’Accord sur la conservation des petits cétacés de la mer Baltique et des mers septentrionales, ASCOBANS), d’étudier les problèmes et de déterminer des actions futures afin de traiter le problème du bruit sous-marin. Plusieurs pays OSPAR appliquent déjà des lignes directrices et des contrôles réglementaires. Il s’agit notamment de mesures de réduction du bruit lors du battage de pieux (Royaume-Uni), d’une interdiction du battage de pieux lors de périodes importantes de reproduction de certaines espèces (Pays-Bas) et de l’application obligatoire de seuils pour limiter les émissions anthropiques dotées de certaines caractéristiques acoustiques (Allemagne).

Il est nécessaire d’effectuer des recherches sur la propagation et les effets du bruit sous-marin sur la vie marine ainsi que des études comportementales et acoustiques, de mettre en place des programmes de surveillance de la distribution des sources de bruit et des espèces marines pertinentes et d’étudier les budgets des bruits anthropiques. Il faut, sans délai, normaliser les méthodes d’évaluation de l’impact du bruit sur les espèces marines et aborder la question des effets cumulatifs provenant de diverses sources. OSPAR devrait mieux s’efforcer de permettre l’échange d’informations, la coordination des données et des mesures propres aux Régions et la normalisation des mesures. OSPAR devrait accroître les efforts dans le sens du développement, de la révision et de l’application de mesures d’atténuation afin de réduire les impacts du bruit sous-marin, et du développement d’orientations sur les meilleures pratiques environnementales (BEP) et les meilleures techniques disponibles (BAT) pour atténuer le bruit émis et son impact environnemental.

Figure 9.13 Niveaux et fréquences des sources de bruit anthropiques...