Télécharger5 Substances dangereuses

Que faire maintenant?

Les niveaux dans l’environnement sont encore préoccupants

La plupart des produits chimiques prioritaires sont encore libérés dans l’environnement, bien que les évaluations OSPAR révèlent une baisse considérable des apports de métaux lourds et de certains contaminants organiques dans la mer au cours des 20 dernières années. Les progrès envers la réduction des émissions dans l’air et des apports atmosphériques et aquatiques de métaux lourds et des émissions dans l’air de HAP ont également ralenti au cours des dix dernières années car il est de plus en plus difficile pour l’industrie de réduire encore plus les émissions aussi bien du point de vue technique qu’économique. La pollution historique des sédiments fluviaux, estuariens et marins représente une source continue de contaminants.

Les teneurs en métaux lourds, en HAP et en PCB dans les sédiments, le poisson et les mollusques ont baissé depuis 1998 mais plus lentement qu’au cours de la décennie précédente. Les problèmes liés aux teneurs élevées persistent, en particulier dans les zones côtières proches de sources principales de pollution dans les Régions II, III et IV.

Encadré 5.7 État de la contamination chimique dans les Régions OSPAR

L’état de la contamination chimique dans la zone OSPAR est basé sur les résultats du Programme coordonné de surveillance continue de l’environnement d’OSPAR Figure 5.2. Les teneurs en contaminants dans la Région II sont encore largement supérieures aux teneurs ambiantes pour le mercure, le cadmium, le plomb et les HAP et au-dessus de zéro pour les PCB et sont inacceptables dans de nombreuses zones, surtout dans les régions côtières. Des teneurs inacceptables persistent également dans certaines zones urbaines et industrialisées des côtes des Régions III et IV. Dans l’ensemble, la contamination la plus faible se trouve dans la Région I, où de nombreux sites surveillés ont atteint l’objectif d’OSPAR, à savoir des teneurs ambiantes pour les métaux lourds; cependant les teneurs en HAP et PCB sont toujours inacceptables dans un tiers des sites surveillés. Les HAP et les PCB demeurent répandus dans la zone OSPAR; plus de la moitié des sites surveillés dans les Régions II (HAP et PCB), III (HAP et PCB) et IV (PCB) accusent des niveaux inacceptables. La situation est dans l’ensemble meilleure pour les métaux lourds, quoique dans plus de 40% des sites surveillés, des niveaux inacceptables de plomb dans la Région II et de mercure dans la Région IV aient été décelés.

Tendances et teneurs dans sédiments et milieu vivant marins

La contamination des organismes marins par des substances dangereuses persistantes (par exemple le mercure, les retardateurs de flamme bromés, les SPFO et PCCC) est répandue dans toutes les Régions. Dans la Région I, la contamination s’étend au niveau supérieur de la chaîne alimentaire dans des zones éloignées de la plupart des sources. Cette Région est particulièrement affectée par le transport atmosphérique à longue distance ce qui est préoccupant pour l’écosystème fragile de l’Arctique.

Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour effectuer plus de progrès

Les pays OSPAR devront pleinement mettre en œuvre les mesures existantes afin de se rapprocher de l’objectif de cessation des rejets, émissions et pertes de substances dangereuses d’ici 2020. Il s’agit en particulier des mesures requises en vertu de la Directive IPPC de l’UE, de la Directive cadre sur l’eau et sa Directive fille de l’UE sur les substances prioritaires, et de la Directive cadre Stratégie pour le milieu marin de l’UE. La réduction à la source est encore importante et devrait se fonder sur le principe de précaution et le principe de prévention. Il faut poursuivre l’application des meilleures techniques disponibles (BAT) et des meilleures pratiques environnementales (BEP).

Les évaluations OSPAR révèlent que des produits chimiques prioritaires peuvent pénétrer dans l’Atlantique du Nord-Est à la suite du transport atmosphérique et des flux de déchets provenant de produits importés. La présence répandue de POP dans la zone OSPAR accentue la nécessité d’une interdiction mondiale de l’utilisation de ces produits chimiques. OSPAR devra encourager le développement d’un instrument mondial légalement contraignant sur le contrôle des sources d’émissions de mercure dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’inclusion de contaminants supplémentaires (par exemple PCCC, HBCD et endosulfane) dans l’abandon progressif recommandé dans le cadre de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, et du Protocole d’Aarhus sur les polluants organiques persistants à la Convention de la CEE-ONU sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance.

Il ne sera pas facile de parvenir à l’objectif de cessation pour de nombreuses substances auxquelles il est difficile, voire impossible, d’appliquer des mesures de contrôle. Il s’agit par exemple de la pollution diffuse provenant des produits de consommation, de la pollution historique et des émissions provenant des processus de combustion.

Rôle d’OSPAR à l’échelle européenne

OSPAR a déterminé des menaces que présente un large éventail de substances potentiellement préoccupantes pour le milieu marin qui devront être abordées par le forum approprié. OSPAR devra se concentrer sur les substances présentant des risques pour le milieu marin et qui ne sont pas encore couvertes de manière adéquate par l’UE et d’autres organes internationaux. Il importe de continuer à coopérer avec l’industrie.

OSPAR devra continuer à contribuer aux travaux de l’UE sur la détermination, la sélection et le classement selon les priorités des substances dangereuses préoccupantes pour le milieu marin. OSPAR devra également encourager des actions dans le cadre du Règlement REACH de l’UE et d’autres législations de l’UE pertinentes, afin de réduire les rejets de ces substances provenant de produits et de déchets et en contrôler les risques pour le milieu marin.

Surveillance et évaluation à l’appui de la Directive cadre Stratégie pour le milieu marin de l’UE

OSPAR devra continuer à jouer un rôle clé dans le développement de stratégies de surveillance afin de suivre les progrès réalisés dans le contrôle des substances dangereuses. Le CEMP fournit des méthodologies fiables et d’une qualité assurée pour la surveillance environnementale, capables de contribuer à l’évaluation du bon état écologique dans le cadre de la Directive cadre Stratégie pour le milieu marin de l’UE et du bon état chimique dans le cadre de la Directive cadre sur l’eau de l’UE.

Il faudra également développer plus avant le CEMP pour la surveillance et les évaluations futures en s’appuyant sur:

  • Une meilleure compréhension des effets des substances dangereuses, en particulier des effets cumulatifs et des perturbations endocriniennes.
  • Une meilleure surveillance des effets biologiques intégrée, le cas échéant, à la surveillance chimique.
  • L’extension des séries de données aux zones du large plus éloignées situées au-delà des côtes très industrialisées et très peuplées.
  • Un meilleur recueil des informations sur la production, l’utilisation et les voies de pénétration dans le milieu marin, en particulier pour les substances qui ne sont pas considérées comme des substances candidates à la surveillance marine.
  • L’utilisation des résultats des recherches sur les teneurs et les effets des substances dangereuses sur les espèces et les écosystèmes d’eaux profondes.

Il est de plus en plus évident que le changement climatique risque de modifier les voies de pénétration des substances dangereuses dans l’Atlantique du Nord-Est et de rendre les écosystèmes marins plus vulnérables à la pollution chimique. OSPAR devra inclure des considérations sur le changement climatique dans la surveillance et l’évaluation futures des substances dangereuses.

Réalisation des objectifs de la Stratégie substances dangereuses d’OSPAR

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Critères d’évaluation