La réduction des rejets de 99Tc provenant de l’usine de retraitement de combustible nucléaire de Sellafield (UK) montre comment les mesures OSPAR ont contribué à la réduction des rejets radioactifs à une source propre à un site. À Sellafield, le retraitement de combustible nucléaire irradié produit des déchets liquides contenant du 99Tc et d’autres radionucléides. Les déchets ont été initialement rejetés dans la mer d’Irlande après plusieurs années de décomposition. En réponse aux préoccupations du public ces rejets ont été conservés dans des cuves de stockage après 1981. L’usine « Enhanced Actinide Removal Plant » (EARP) construite à Sellafield a pour fonction de traiter les déchets mais n’a pas été conçue pour extraire le 99Tc. Lorsque EARP a commencé à traiter l’arriéré des déchets, en 1994, les rejets de 99Tc et ses teneurs dans le milieu marin ont donc augmenté.
En réponse aux préoccupations de certains pays OSPAR, l’Irlande et la Norvège en particulier, et à la déclaration conjointe des Ministres OSPAR sur une réduction des rejets de 99Tc, le Royaume-Uni a réduit la limite de rejets de 99Tc à Sellafield de 200 à 90 TBq/an, à partir du 1er janvier 2000, et a étudié des techniques de réduction potentielles du 99Tc. La vitrification et le stockage à terre des nouveaux déchets ont été mis en œuvre en 2003 mais ces techniques ne conviennent pas aux déchets résiduels stockés. Des recherches effectuées par la Norvège montrent qu’au Royaume-Uni les doses reçues par des groupes critiques, en provenance de rejets de 99Tc dans la mer, sont plus élevées que celles reçues par l’intermédiaire du stockage à terre. Cette constatation a appuyé l'élaboration d'une méthode impliquant la précipitation de 99Tc puis le stockage à terre.
Cette technique a fait l’objet d’un essai industriel, au cours duquel les rejets provenant du traitement des déchets ont été mis en suspension. Ces essais ont réussi et la technologie a été mise en œuvre, permettant au Royaume-Uni de réduire la limite de rejets de 99Tc à 10 TBq/an en avril 2006. Les rejets réels étaient inférieurs à 5 TBq en 2007. À la fin de 2007 tous les déchets stockés contenant du technétium (concentré à moyenne activité) ont été traités et les rejets correspondants de 99Tc provenant de cette source principale ont cessé à Sellafield.
