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Industrie pétrolière et gazière
offshore

De quels problèmes s’agit-il?

Les pressions les plus importantes s’exercent dans la mer du Nord et l’on s’attend à une augmentation dans l’Arctique

La quantité totale de pétrole et de gaz produits au sein de la zone OSPAR a baissé d’environ 14% depuis 2001, s’élevant à environ 442 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) en 2007, alors que le nombre d’installations offshore a augmenté Figure 7.1. Ceci indique une tendance à l’exploitation de gisements plus petits. En 2007, environ 60% de toutes les installations opérationnelles ont notifié des émissions atmosphériques et des rejets à la mer provenant de l’extraction.

Un réseau de pipelines relie les champs pétrolifères et gaziers au réseau de distribution à terre Figure 7.2. La zone OSPAR possède plus de 50 000 km de pipelines transportant des produits pétroliers et gaziers provenant d’environ 1300 installations.

Les plus importantes installations pétrolières et gazières offshore de la zone OSPAR se trouvent dans la mer du Nord et la mer de Norvège: pétrole et gaz dans la mer du Nord et la mer de Norvège et gaz essentiellement dans la mer du Nord méridionale. Certaines installations se trouvent également dans la mer d’Irlande et la mer celtique (gaz seulement), le golfe de Gascogne, le golfe de Cadix (gaz seulement), et la mer de Barents Tableau 7.1. La Région V possède des activités pétrolières et gazières d’exploration mais pas encore de production.

C’est dans la Région II que les pressions les plus importantes sont exercées sur l’environnement par les opérations pétrolières et gazières offshore. La production pétrolière et gazière a cependant atteint son maximum dans la mer du Nord et est maintenant en déclin. On prévoit une augmentation de la production dans d’autres parties de la zone OSPAR, telles que la mer de Barents. En effet, la demande mondiale est en hausse et les ressources arctiques sont de plus en plus accessibles car le réchauffement climatique entraîne le retrait de la banquise. Certains grands projets sont déjà en cours, il s’agit par exemple du développement du gisement de Shtokman dans la partie russe de la mer de Barents. Une partie significative des réserves pétrolières et gazières mondiales connues se trouve dans l’Arctique; des zones offshore du Groenland, des îles Féroé, de l’Islande, de la Norvège septentrionale et de la Russie arctique présentent un intérêt particulier. L’augmentation de la production dans la Région I va accroître les pressions exercées sur l’environnement. Les écosystèmes marins arctiques sont considérés comme particulièrement sensibles aux impacts des activités offshore et il importe de gérer efficacement les déversements d’hydrocarbures et les autres impacts.

Diverses pressions exercées sur le milieu marin

L’opération habituelle des plateformes de production libère dans la mer des hydrocarbures, des produits chimiques et des matériaux radioactifs présents à l’état naturel, provenant surtout des rejets d’eau de production et en partie des déblais de forage Figure 7.3. Les déversements accidentels d’hydrocarbures peuvent provenir de diverses sources en cours d’opération.

L’eau de production est la principale source de rejets d’hydrocarbures provenant de la production habituelle. Il s’agit de l’eau extraite du gisement en même temps que le pétrole. L’eau de production contient des substances dangereuses, présentes à l’état naturel dans le gisement, telles que des métaux lourds, des hydrocarbures aromatiques, des alkylphénols et des radionucléides. Elle contient également des résidus de produits chimiques utilisés dans le processus de production, notamment les inhibiteurs de corrosion et les désémulsifiants (produits chimiques qui facilitent la séparation des hydrocarbures et de l’eau).

Les fluides utilisés lors du forage risquent de contenir divers produits chimiques. Il peut s’agir de produits chimiques à base d’eau ou à base de fluides à phase organique (par exemple les fractions les plus légères de l’huile et les fluides synthétiques). Les fluides de forage sont généralement recyclés et ne sont éliminés que lorsqu’ils sont usés, mais une petite partie adhère aux fragments rocheux (déblais) et est éliminée avec le reste des matériaux solides retirés de la roche forée. Ces déblais peuvent s’entasser dans les sites de forage. Les piles de vieux déblais peuvent contenir des hydrocarbures (les fluides de forage utilisés étaient principalement à base d’huile) et d’autres contaminants qui sont libérés dans la mer au fil du temps. C’est précisément ce qui se passe si ces piles de vieux déblais sont remobilisées, par exemple par des travaux autour des plateformes ou par le chalutage. Dans certains sites, les déblais sont réinjectés dans le sol marin afin de réduire leur impact environnemental mais une brèche éventuelle du sol marin par les matériaux contaminés reste une préoccupation.

Les autres pressions exercées par les activités pétrolières et gazières comprennent les émissions atmosphériques de composés organiques volatils, de méthane, de dioxyde de soufre, d’oxydes d’azote et de dioxyde de carbone. Les produits chimiques peuvent par exemple s’échapper des valves des pipelines et surgir du revêtement et des anodes des pipelines et structures sous-marines. La pose de câbles et l’implantation de pipelines, de structures sous-marines et de plateformes perturbent physiquement le fond marin. La construction d’installations offshore, le forage et les études sismiques lors de l’exploration sont également des sources de bruit sous-marin Chapitre 9. Le stockage du dioxyde de carbone dans les formations géologiques du sous-sol marin, telles que les puits de pétrole et de gaz abandonnés, est une activité offshore émergente qui implique par exemple le forage de puits d’injection et l’implantation d’installations offshore Chapitre 3.

Figure 7.1 Nombre d’installations offshore et production totale...

Figure 7.2 Champs pétrolifères et gaziers offshore en cours d’exploitation...

Tableau 7.1

Production pétrolière et gazière dans les pays OSPAR en 2007.

Figure 7.3 Source de substances libérées au cours de la production pétrolière...