Les rejets d’hydrocarbures ont diminué
L’eau de production a été la source principale de rejets d’hydrocarbures provenant de l’industrie pétrolière et gazière offshore au cours des dernières années, la plupart des autres rejets, moindres, provenant de déversements accidentels Figure 7.4. Alors que dans l’ensemble le volume d’eau de production a augmenté avec l’âge du puits, la quantité d’eau de production rejetée est restée relativement constante depuis 2000, car une quantité plus importante est injectée dans les formations de sub-surface. La plupart des pays ont atteint, et en partie dépassé, l’objectif d’OSPAR de réduction de 15% de la quantité totale d’hydrocarbures dans l’eau de production, entraînant une diminution générale de plus de 20% dans la zone OSPAR entre 2000 et 2006 Figure 7.5. Ceci a été réalisé grâce à l’injection de l’eau de production et aux efforts considérables de l’industrie de l’offshore pour optimiser les processus et introduire de nouvelles technologies de traitement de l’eau.
La plupart des déversements d’hydrocarbures sont modestes
Les déversements accidentels d’hydrocarbures proviennent de plusieurs sources, y compris des pipelines, des valves et de la tuyauterie cassée, et se produisent au cours du déchargement et du remplissage des cuves. Plus de 95% des déversements sont inférieurs à une tonne Tableau 7.3. Au fur et à mesure que l’infrastructure vieillit, le risque d’accidents (par exemple fuites provenant de vieux pipelines) peut augmenter, et avec lui des déversements d’hydrocarbures et de produits chimiques.
Depuis 2000, les petits déversements d’hydrocarbures ont été de moins en moins fréquents, alors que le nombre de déversements plus importants est resté relativement stable. La quantité d’hydrocarbures déversés varie fortement d’une année à l’autre. Elle s’élevait à environ 170 tonnes en 2006, et à presque 4000 tonnes en 2007. Le total de 2007 est dominé par un seul déversement important d’hydrocarbures, au large de la Norvège, dont le volume est presque égal à la quantité totale d’hydrocarbures rejetés dans l’eau de production et l’eau de déplacement pour l’ensemble de la zone OSPAR en 2007. La date et l’emplacement du déversement sont importants. En effet un déversement relativement petit peut avoir un impact plus grand, durant la période de reproduction par exemple, qu’un déversement beaucoup plus volumineux ayant lieu à un moment différent.
Les rejets de déblais contaminés ont cessé dans l’ensemble
Les déblais issus du forage effectué avec des fluides de forage à base d’eau sont rejetés dans la mer dans la plupart de la zone OSPAR, alors que les déblais provenant du forage effectué avec des fluides de forage à phase organique (qui sont encore utilisés dans les sections inférieures des puits) sont réinjectés dans les formations sub-surface, conformément aux mesures OSPAR, ou transportés à terre afin d’être traités et éliminés. Les rejets de déblais de forage contaminés par les hydrocarbures et de fluides de forage à phase organique ont dans l’ensemble cessé en 2005. Les déblais dont le niveau de contamination par les hydrocarbures est inférieur à 1% peuvent encore être rejetés à la mer. Les installations offshore disposent maintenant de technologies permettant de nettoyer les déblais afin que le niveau de contamination par les hydrocarbures soit inférieur à 1%. Des évaluations récentes de la pollution potentielle provenant des piles de vieux déblais de forage par lixiviation ou causée par des perturbations physiques (par exemple démantèlement, chalutage, dragage) indiquent l’absence d’impact significatif et montrent que leur gestion peut être abordée par les pays OSPAR dans le cadre des plans de démantèlement pour les installations.
Les rejets de produits chimiques prioritaires ont baissé de 90% par rapport à 2003
Des données exhaustives sur l’utilisation et les rejets de produits chimiques ne sont disponibles que depuis 2003. Dès lors la quantité de produits chimiques utilisés offshore a augmenté, mais les quantités rejetées ont légèrement diminué Figure 7.6.
Environ 900 000 tonnes de produits chimiques ont été utilisées offshore en 2007 dont 250 000 ont été rejetées à la mer. La plupart des substances utilisées et rejetées offshore présentent peu de risque, voire aucun (PLONOR) pour le milieu marin; en 2007 presque 87% des produits chimiques rejetés étaient des substances PLONOR. Il s’agit par exemple de la barite (sulfate de baryum) dont de grandes quantités sont utilisées comme agent alourdissant dans les boues de forage à base d’eau; du méthanol utilisé comme inhibiteur d’hydrate de gaz; ou du chlorure de potassium utilisé dans des solutions de saumure lors du forage et de l’achèvement des puits. Environ 2500 tonnes des produits chimiques rejetés en 2007 étaient des substances prioritaires OSPAR ou des substances devant être remplacées par des substances moins dangereuses. Les rejets de substances prioritaires OSPAR ont diminué d’environ 90% depuis 2003, grâce essentiellement à leur remplacement par des substances moins dangereuses. De plus, les teneurs en métaux lourds présents à l’état naturel dans l’eau de production sont généralement basses.
La plupart des structures offshore sont amenées à terre pour être éliminées
Depuis l’interdiction de l’immersion des installations offshore désaffectées ou de leur maintien en 1999, 122 installations offshore ont été amenées à terre pour y être éliminées. Au cours de cette période, quatre sub-structures en béton ont fait l’objet d’autorisations et l’embase d’une grande structure en acier a été laissée sur place. Le démantèlement des installations de Frigg en est un exemple. Des dérogations à l’interdiction de l’immersion pourraient être envisagées pour 59 installations en acier ayant une sub-structure de moins de 10 000 tonnes, et 22 plateformes gravitaires en béton.