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Région IV – Golfe de Gascogne et côte ibérique

La Région IV se caractérise par ses eaux bien mélangées et des remontées de nutriments et d’eaux froides le long de la pente continentale. La zone est fortement affectée par l’homme. La côte ibérique est densément peuplée, plus de 500 habitants au km2 dans certaines zones, et comporte des couloirs de navigation très fréquentés. La plupart des activités affectant le milieu marin sont concentrées le long de l’étroit plateau continental et les installations de défense côtière, la pose de câbles et le tourisme ont augmenté depuis 1998.

Les eaux sont productives et contiennent d’importantes populations de poisson pélagique. Au printemps, les efflorescences algales sur la côte ibérique attirent d’énormes bancs de sardines et d’autres poissons. La côte est variée et comporte de nombreux habitats différents, allant des rivages vaseux aux falaises rocheuses. La morphologie des fonds marins présente des caractéristiques remarquables, des monts sous-marins et des canyons profonds où vivent des calmars géants et de grandes éponges. En raison de sa latitude, la Région IV possède aussi bien des espèces septentrionales, à la limite sud de leur aire de distribution, que des espèces méridionales ou méditerranéennes à la limite nord de leur aire de distribution.

Le QSR 2000 avait conclu que l’état écologique de la Région IV était bon, dans l’ensemble, mais le manque d’informations avait rendu difficile l’évaluation des impacts humains dans de nombreuses zones. Le QSR 2000 avait identifié les questions principales suivantes: le déclin des stocks halieutiques (sardine européenne, merlu européen, baudroie commune, thon rouge, espadon); les pressions exercées par le développement côtier; et les effets du changement climatique. Le changement climatique continue à être préoccupant.

Réussites

Meilleures informations. Des lacunes subsistent mais les connaissances sur l’état écologique de la Région IV sont meilleures qu’il y a dix ans.

Amélioration de la pratique de pêche. La pratique de pêche a fait l’objet d’un certain nombre d’améliorations mises en oeuvre afin de permettre de protéger le milieu marin. L’interdiction au niveau local du chalutage sur fonds durs, par exemple, a eu un effet positif sur le fond marin et l’interdiction des filets dérivants a permis de réduire les captures accessoires de mammifères marins.

Nouvelle zone protégée importante. La création de la ZMP El Cachucho dans la mer cantabrique représente une réussite majeure. Cette ZMP protège la faune et la flore sauvages inhérentes à un mont sous-marin et à un système de chenaux et de canyons, et impose des mesures strictes de gestion de la pêche.

Préoccupations actuelles

Stocks de poisson en danger. La population d’anchois a diminué de manière spectaculaire dans le golfe de Gascogne car les juvéniles sont rares. La pêche a été fermée entre 2005 et 2009. Le stock septentrional de merlu européen est à un niveau bas et fait l’objet d’une pêche non déclarée. L’état de la plupart des caractéristiques de la communauté halieutique démersale du plateau continental français est pire qu’à la fin des années 1980. L’état de l’espadon s’est amélioré.

Eutrophisation dans le golfe de Gascogne. La croissance algale excessive dans les petites baies et estuaires côtiers, où les eaux sont moins brassées, pose des problèmes. Il s’agit en particulier de la partie septentrionale du golfe de Gascogne et potentiellement de certains estuaires sur les côtes espagnoles et portugaises.

Accidents de navigation. Au cours des dix dernières années, le trafic maritime est devenu de plus en plus intense dans la Région IV. Lorsque les navires arrivent dans les eaux agitées de l’Atlantique en provenance de la mer du Nord et des régions baltiques, ils doivent souvent affronter des eaux houleuses et risquent d’avoir des accidents, en particulier les vieux navires, provoquant des déversements. La marée noire causée par le Prestige, en 2002, a tué des milliers d’oiseaux de mer, et endommagé certaines des dernières colonies restantes de la population ibérique de guillemot. Les effets à long terme de cette marée noire ne sont pas encore connus.

Produits chimiques dangereux. Le mercure reste un problème particulier dans la Région IV avec plus de 40% des sites dont la teneur dans les sédiments est inacceptable, probablement en raison d’activités minières passées. Sur ce type de pollution peu d’informations sont disponibles pour le Portugal, mais la pollution causée par les substances dangereuses est observée près des sites urbains et industriels sur d’autres côtes.

Nouvelles industries. Il est prévu de stocker du CO2 sous le plateau continental cantabrique et le développement de la production d’énergie éolienne, houlomotrice et marémotrice offshore est probable dans la Région IV. De même que pour les autres Régions OSPAR, les impacts à long terme et les effets conjugués sur les écosystèmes de ces activités ne sont pas bien connus.

Manque de surveillance dans les zones d’eaux profondes (>200 m). Les recherches réalisées ont permis de connaître les habitats et les écosystèmes de cette Région beaucoup mieux qu’il y a dix ans. On sait maintenant où se situent les canyons, les monts sous-marins et autres habitats importants mais aucune surveillance adéquate n’est réalisée dans ces sites. OSPAR doit trouver la manière et les moyens de surveiller les organismes marins de ces zones, afin de pouvoir évaluer et commencer à comprendre les impacts humains.