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Autres usages et impacts de
l’homme

Tourisme et activités récréatives

Le tourisme suscite une demande grandissante d’espace et exerce des pressions croissantes sur les espèces et les habitats. Il faut accorder une attention particulière à l’augmentation de ces pressions dans les zones éloignées.

De nombreuses zones côtières de l’Atlantique du Nord-Est sont des destinations de vacances populaires. Le nombre total de touristes visitant les Régions OSPAR a progressivement augmenté depuis le début des années 1990, et il est passé de 100 millions en 1998 à environ 146 millions en 2007 Figure 9.6. On a observé une augmentation continue de l’infrastructure côtière, utilisée notamment pour l’hébergement et des services, et une demande croissante de ressources, en particulier dans la Région IV, la partie méridionale de la Région II et certaines parties de la Région III.

La croissance du tourisme a augmenté la pression exercée sur les zones naturelles et les écosystèmes fragiles tels que les dunes, les falaises et les zones humides. Le tourisme contribue également à la pollution, aux déchets marins et à l’érosion côtière. Le tourisme balnéaire et la navigation de plaisance sont des formes de tourisme côtier et maritime répandues et ils ont des effets directs sur les espèces et les habitats marins. Le tourisme de croisière a progressivement augmenté et l’on s’attend à ce que cette augmentation se poursuive. La plongée sous-marine, la pêche à la ligne et l’observation des baleines sont d’autres loisirs susceptibles d’exercer des pressions sur le milieu marin.

La fragmentation d’habitat, causée par les développements liés au tourisme, suscite des préoccupations particulières, surtout le long des côtes des Régions II et IV. La perturbation, par les touristes, des espèces nichant sur le littoral en période de reproduction est également préoccupante. Le succès de reproduction de la sterne naine, par exemple, est réduit dans la mer du Nord méridionale. Les herbiers (Zostera sp.), qu’OSPAR a identifié comme habitats devant être protégés, sont affectés par la navigation de plaisance, aussi bien par les ancrages fréquents que par le dragage afin d’obtenir des eaux plus profondes. L’attrait grandissant que présentent les zones éloignées comme destination touristique, notamment l’Arctique, exerce une pression sur ces zones relativement vierges.

Figure 9.6 Arrivées de touristes dans les zones côtières...

Encadré 9.4 Tourisme de croisière dans l’Arctique

Les croisières arctiques ont augmenté considérablement ces dernières années. L’archipel de Svalbard (Norvège), souvent appelé Spitzberg, est l’une des destinations les plus populaires dans l’Arctique. Le nombre de sites visités est passé de 64 en 1996 à 160 en 2008, année durant laquelle 97 704 touristes se sont rendus à Spitzberg. Tous les navires de plaisance se rendant à Spitzberg sont requis d’en notifier le Gouverneur et doivent faire approuver leurs projets de voyage avant leur départ.

Les paquebots représentent une source de perturbation et de pollution dans des zones qui autrement ne sont pas affectées. Le risque de déversements majeurs d’hydrocarbures constitue la menace la plus importante que présentent les activités de navigation pour le Spitzberg. Les autres menaces environnementales sont notamment la dégradation des sites visités régulièrement, la pollution atmosphérique, les rejets d’égout et d’eaux usées et l’introduction d’espèces non indigènes.

La Norvège a créé un certain nombre de zones protégées afin de conserver la valeur naturelle et culturelle de l’archipel. Lorsque des parcs nationaux ou des réserves naturelles sont situés en bord de mer, leurs limites s’étendent à 12 milles marins du rivage. Ces zones marines figurent dans le réseau OSPAR de ZMP. Des lignes directrices volontaires, telles que les « Dix principes » du tourisme arctique, développées par WWF International ainsi que les communautés locales, les voyagistes et autres parties prenantes permettent de réduire les impacts négatifs.

Ny-Ålesund, communauté scientifique de la côte ouest, est la colonie permanente la plus septentrionale du monde et attire des paquebots. Le nombre annuel de touristes entre 15 000 et 20 000 a forcé le développement d’un code de conduite pour les touristes, afin de réduire leur impact sur l’environnement local et sur les programmes de recherche. La pression du tourisme est également gérée en limitant l’accès à certaines zones à terre. De plus, le temps de visite des navires ancrés à Ny-Ålesund a été limité.

Il est fort probable que Spitzberg continue à être une destination de croisière populaire. Il est également possible que des zones plus éloignées de l’archipel soient affectées car de plus grands navires polaires sont commissionnés et la banquise estivale diminue à cause du changement climatique.

Texte basé sur WWF (2004); carte basée sur les données du Gouverneur de Spitzberg.

Tourisme de croisière dans l’Arctique

OSPAR s’efforce d’aborder certains des impacts principaux dus aux activités liées au tourisme, tels que les apports de nutriments provenant des eaux usées Chapitre 4, les effets du dragage et les déchets marins. Les efforts permettant de respecter la Directive sur la qualité des eaux de baignade de l’UE constituent le point focal pour la qualité des eaux dans les zones côtières. Les pays OSPAR ont également entrepris diverses actions pour protéger leurs côtes contre un développement excessif. Cette démarche a été soutenue par la désignation de sites Natura 2000, de zones marines protégées (ZMP) OSPAR et de parcs marins nationaux Chapitre 10. La stratégie proposée de la Commission européenne sur la Gestion intégrée des zones côtières (GIZC) et la Recommandation du Parlement et du Conseil européens sur la mise en œuvre de la GIZC pourraient contribuer à minimiser les impacts sur le milieu marin tout en permettant un tourisme durable, si elles sont mises en œuvre de manière efficace. Dans ce contexte, il faudrait encourager la mise en œuvre de politiques de planification spatiale côtière et marine, l’emploi de lignes directrices et de principes sur le tourisme durable et la désignation et la gestion de zones protégées. OSPAR devrait suivre de près la portée des impacts causés par les pressions liées au tourisme lors du développement grandissant de cette industrie.