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Autres usages et impacts de
l’homme

Parcs éoliens

La production d’énergie éolienne offshore devrait augmenter rapidement. Il convient de planifier et de sélectionner les sites avec soin. Les exploitants devraient suivre les orientations d’OSPAR afin de minimiser les impacts environnementaux. Les Parties contractantes OSPAR devront coopérer pour surveiller ces impacts et essayer de combler les lacunes dans les connaissances.

Au cours des dix dernières années, la production d’énergie par les parcs éoliens offshore est apparue comme une nouvelle utilisation des eaux côtières et peu profondes du large Figure 9.7. L’exploitation et le développement proposé de parcs éoliens se limitent actuellement aux Régions II et III. En 2009, 17 parcs éoliens possédant au total 713 turbines étaient soit exploités soit en cours de construction, couvrant une superficie de plus de 500 km2. Ils avaient une capacité combinée de presque 1900 MW. Près de 800 éoliennes devraient être opérationnelles en 2010. Le développement de parcs éoliens offshore à grande échelle est dicté par la demande de production croissante d’énergie renouvelable, résultant des politiques visant à réduire la dépendance à l’égard des combustibles fossiles et à atténuer les effets du changement climatique. L’UE s’engage à produire 20% de son énergie à partir de sources renouvelables d’ici 2020. À la fin de 2009, 50 autres parcs éoliens (2490 turbines) ont été autorisés. En 2007, 33 parcs éoliens (1109 turbines) ont été autorisés mais les travaux de construction de la plupart d’entre eux n’ont pas encore commencé et des demandes ont été soumises pour 79 autres (4623 turbines).

Les parcs éoliens ont des impacts au cours de toutes les phases de leur cycle de vie, y compris la sélection du site, la construction, l’exploitation, la mise hors service et l’enlèvement. Les impacts incluent les effets du bruit sur les mammifères marins et les poissons, la perturbation et la perte d’habitats, les collisions avec les oiseaux et les intrusions visuelles. Les parcs éoliens peuvent également interférer avec d’autres exploitations de la mer – présentant un danger pour la navigation et le soutien à l’industrie de l’offshore, et déplaçant les activités de pêche et la navigation de plaisance. Il peut également y avoir conflit avec les objectifs de la conservation marine.

Les connaissances sur les effets plus étendus des parcs éoliens offshore sur la qualité du milieu marin sont limitées et se fondent principalement sur des données de la surveillance de sites spécifiques, des activités similaires, la recherche et le développement parrainés par les gouvernements et les prédictions des EIE. La surveillance de l’abondance des populations d’oiseaux à proximité des parcs éoliens offshore de Horns Rev et Nysted, au large du Danemark, révèle une diminution statistiquement significative de certaines espèces d’oiseaux de mer, jusqu’à 2 km des parcs éoliens. Un tel déplacement pourrait potentiellement entraîner une perte de la zone d’alimentation. Des mammifères marins ont été perturbés par le bruit provenant du battage des pieux jusqu’à 20 km du parc éolien de Horns Rev. Les parcs éoliens, de même que d’autres constructions sur les fonds marins, peuvent également avoir des impacts positifs en limitant d’autres activités humaines, telles que la pêche. Le degré et l’envergure de ces avantages sont encore en cours d’évaluation.

Actuellement, l’emplacement, la taille et la séparation des parcs éoliens opérationnels, relativement peu nombreux dans la zone OSPAR, sont tels que l’on n’a relevé aucun effet sur les organismes marins à l’échelle des populations. De nombreux parcs éoliens proposés sont cependant plus importants que ceux en cours d’exploitation et dans certains cas on prévoit plusieurs centaines de turbines par parc. Avec la croissance du développement de parcs éoliens, les effets cumulatifs et transfrontaliers (en particulier sur les espèces migratrices), risquent d’augmenter.

OSPAR a élaboré des orientations sur les considérations environnementales du développement de parcs éoliens offshore. Elles recommandent les meilleures pratiques permettant d’évaluer, de minimiser et de gérer les impacts potentiels des parcs éoliens. Tous les pays OSPAR disposent de procédures nationales d’autorisation de développements marins; l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni possèdent des orientations spécifiques sur les parcs éoliens offshore. OSPAR dispose d’une base de données sur les sites opérationnels et proposés et encourage l’échange d’informations grâce à son site internet.

Un grand nombre d’impacts environnementaux liés aux parcs éoliens offshore peuvent être atténués grâce à des procédures nationales de délivrance de permis. Ces procédures devraient s’assurer que les orientations OSPAR sont suivies, en particulier, que les sites sont sélectionnés afin d’éviter les zones importantes d’alimentation des oiseaux de mer, que le calendrier de la construction s’efforce de minimiser les effets sur les poissons reproducteurs et que les itinéraires empruntés par les navires de construction sont conçus afin de minimiser les perturbations causées aux oiseaux de mer. La surveillance des parcs éoliens opérationnels constituera la base d’une meilleure gestion des futurs parcs éoliens.

OSPAR devra combler les lacunes sur les connaissances des effets des parcs éoliens sur les écosystèmes marins, étant donné l’augmentation prévue du nombre et de l’échelle des parcs éoliens au-delà de 2010. Il faudra échanger et évaluer les informations provenant de la surveillance des parcs éoliens opérationnels. Il convient de maintenir les impacts des parcs éoliens à des niveaux acceptables, par rapport aux populations de référence des espèces affectées. Il pourrait s’agir de populations présentant une importance fonctionnelle ou régionale ou de populations résidant dans des régions biogéographiques ou empruntant des voies de migration. Le cas échéant, la prise en compte des effets cumulatifs et transfrontaliers doit devenir une partie cruciale des évaluations nationales et des processus d’autorisation. OSPAR devra suivre de près la nécessité des mesures et des orientations et s’assurer qu’elles traitent de ces aspects. En attendant, les approches existantes de la gestion des parcs éoliens doivent être suivies pour s’assurer que les impacts sont minimisés. Ces approches devront être étayées par des mesures permettant d’atténuer les effets tels que le bruit sous-marin (provenant par exemple du battage de pieux au cours de la construction), les champs électromagnétiques, le déplacement d’oiseaux et les modifications physiques des fonds marins.